15 juillet 2012

Chronique #40 : 1984


1984

Auteur : Georges Orwell
Edition : Folio
Prix : 8,10e

Lecture commune avec Nathan (Bouquinsenfolie) et Lucille (La Ronde des Livres)

Résumé :

"Big Brother is watching you." Inspiré par le Londres de la Seconde Guerre, le communisme et tous les totalitarismes, 1984 est la plus époustouflante des antiutopies. Le livre, qui a rendu fameux le Novlangue (langage réduisant la capacité de pensée) ou la correction des archives historiques, évoque tant de dérapages contemporains qu'il doit être lu… pour ne pas être un jour subi.

Mon avis :
                Je ne sais pas si je peux dire que j’ai « aimé » ce roman. Ce qui est certain, c’est qu’il m’a marqué et  que  j’ai été très surprise. Je ne m’attendais pas du tout à ça ! D’ailleurs, je ne sais pas vraiment à quoi je m’attendais.


                1984 est considéré comme un des romans précurseurs de la dystopie, genre très en vogue en ce moment, notamment avec la série best-seller Hunger Games, et tant d’autre de romans Young Adult. Pourtant, c’est très différents des romans que j’ai pu lire dans ce genre. Ce qui m’a tout d’abord surprise, c’est le héros. Quoi qu’on en dise, les personnages principaux sont toujours – même dans les histoires « ordinaires » - beaux, forts, intelligents… Bref, pleins de qualités. Là, pas du tout, l’homme que l’on découvre au début du roman est pour le moins banal et plutôt même repoussant. Winston a la quarantaine, il souffre d’un ulcère variqueux à la cheville…

                Winston habite à Londres qui est devenue la capitale de la première région aérienne de l’Océania. L’Océania est l’une des trois puissances avec L’Eurasia et l’Estasia, elle est toujours en guerre avec l’une des deux, et en paix avec la restante, cette situation s’inversant régulièrement. Dès le début, on nous présente le régime sous lequel vit Winston comme une dictature. Un parti unique, un chef incontesté et omniprésent, une police de la pensée s’immisçant jusque dans la tête des habitants, les enfants embrigadés dès leur plus jeune âge… Le roman date de 1948, en plein sous le régime Nazi d'Hitler dont on retrouve bien sûr nombre de référence, ainsi qu’au régime totalitaire de Staline.

                « Big Brother is watching you ! » 

            Soit Big Brother vous regarde. Ce qui est-on ne peut plus vrai. Partout, des affiches géantes représentant le chef incontesté de l’Etat. Les habitants sont sans cesse surveillés et ils le sentent : C’était un de ces portraits arrangés de telle sorte que les yeux semblent suivre celui qui passe. Cette sensation est encore accentuée par la présence permanente de télécran, appareils électriques observant contamment les habitants.

                Il y a quatre ministères (Vérité, Paix, Amour, Abondance) et Winston travaille dans le premier. Son rôle est de changer dans les journaux déjà parût, des évènements devenus faux avec le temps. Bien sûr, personne ne s’en rends compte et personne ne pense à contester quoi que ce soit car le Parti ne se trompe jamais. Régulièrement, des habitants sont vaporisés. Personne ne sait ce que signifie exactement ce terme.

                L’ambiance est étouffante du fait de cette surveillance. C’est effrayant de voir comment les gens suivent le mouvement, sans jamais se poser de question. Ce qui m’a marqué, c’est surtout ça. Cette propension à l’uniformité. Personne ne cherche à réfléchir, à se souvenir par exemple, avec qui l’Océania a été en guerre avant de l’être avec l’Estasia. Ils n’opposent aucune résistance, ne réagissent pas, c’est comme s’ils ne réfléchissaient pas mais se contentaient de suivre le mouvement, comme des moutons.

Les enfants eux aussi sont poussés dans ce sens, et même pire. Ils sont, dès leur plus jeune âge encouragés à dénoncer leurs parents pour double-pensée. Ce crime signifie qu’ils ont eu des pensées, paroles ou attitudes non conforme avec le parti. C’est d’ailleurs ce que fait Winston, peu à peu dans la première partie du roman. On le voit prendre conscience et devenir un criminel par la pensée. Il ne lui faut pas grand-chose pour commencer à aller dans cette direction. C’est fou comme des choses simples, insignifiante pour nous, ont tant de poids pour lui.

Le quotidien morne et fade de Winston est très bien décrit. J’ai d’ailleurs bien accroché à l’écriture de Georges Orwell. Tout est prenant, crédible. Mon attention ne s’est relâchée que lors d’un passage vraiment long : la lecture du Livre de Goldstein par Winston. Durant le roman, je n’ai pu m’empêcher de me demander : Et si on en arrivait là ?

Ce roman m’a vraiment marqué, je l’ai trouvé puissant et profond avec une société implacable et cruelle. Il m’a souvent fait frissonner. Jusqu’à la fin je me suis dit « non, ce n’est pas possible, ça ne peut pas finir comme ça », pourtant si. Le système est parfaitement réglé, et rien ne semble pouvoir changer cela. C’est inéluctable :

LA GUERRE C'EST LA PAIX
LA LIBERTE C'EST L'ESCLAVAGE
L'IGNORANCE C'EST LA FORCE

***
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2 commentaires:

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